R.D.CONGO:UN
TRIBUNAL PENAL INTERNATIONAL POUR L'EX-ZAIRE
(D.I.A.
- KISHASA) - Un tribunal pénal international
pour la RDC, République Démocratique du Congo, serait
opportun et souhaitable. Cette préoccupation de la Conférence
épiscopale nationale du Congo (Kinshasa), Cenco, a été
portée à la connaissance du secrétaire général
de l'Onu, M. Kofi Annan, par Mgr Laurent Monsengwo, archevêque
de Kisangani. Le prélat, qui est le président de la Cenco,
a remis à M. Kofi Annan, un mémorandum des évêques
de la RDC, lors de son passage à Kisangani, au cours de sa deuxième
visite dans le pays du 21 au 23 mars 2006.
Mgr Laurent Monsengwo a souligné que s'il est impérieux
que chaque personne réponde de ses actes devant la justice, et
que dès lors la création de la Cour pénale internationale
(Cpi) s'avère une avancée significative dans la dispensation
de la justice dans le monde, il serait dommage sinon injuste qu'une
cour de justice de compétence égale ne soit pas érigée
pour examiner les mêmes crimes commis en RDC avant la création
de la Cpi.
Face aux destructions massives causées à l'Etat et au
peuple congolais par les guerres d'invasion du pays, le mémorandum
a indiqué qu'il devrait être créé un fonds
spécial international pour la reconstruction de la RDC, sans
préjudice des dédommagements requis, le cas échéant,
par les instances judiciaires internationales. Ainsi qu'ils l'ont écrit
précédemment, et conformément aux engagements du
sommet de Dares-Salaam, il semble nécessaire aux évêques
congolais, selon le mémorandum, que tous les Etats de la sous-région
(Afrique centrale et Afrique des Grands Lacs) s'engagent solennellement
par un acte de non-agression. Ce pacte sera assorti de sanctions politiques
et économiques de la part de la communauté internationale,
à l'endroit des contrevenants (cf. mémorandum au secrétaire
général de l'Onu, 14 février 2004, n° 1).
A propos de la ville de Kisangani, lit-on dans le mémorandum,
les victimes de guerre, les familles et les confessions religieuses,
notamment l'archidiocèse de Kisangani, devraient être indemnisées.
Ceci conformément, est-il souligné, aux rapports pertinents
qui ont été envoyés au secrétariat général
de l'Onu. Des tests de toxicologie effectués sur plusieurs personnes
révèlent une intoxication à l'acide barbiturique
et/ou arsénique à un taux inquiétant (dans la ville
de Kisangani), est-il affirmé dans le mémorandum. Il est
émis le souhait qu'une équipe de laborantins outillés
soit mise en place, pour approfondir cette question. Que la RDC puisse
bénéficier des faveurs accordées aux pays pauvres
très endettés (Ppte), en vue d'une relance économique
rapide de ce pays victime d'une guerre par procuration, et que les Nations
Unies aident le Congo à mettre sur pied une véritable
armée républicaine intégrée, capable d'assurer
la sécurité sont les autres souhaits ou recommandations
de la
Cenco dans ce mémorandum émis à l'occasion de la
visite de M. Kofi Annan au Congo. Lors de sa dernière visite,
le 3 septembre 2001, rappelle le document au secrétaire général
des Nations Unies, Kisangani sortait d'un cauchemar, le pays se remettait
péniblement d'une guerre qui l'avait laissé exsangue au
plan politique et économique, et la communauté internationale,
dans un élan de générosité et de solidarité,
était au chevet de son peuple. La Cenco remercie aussi le numéro
un de l'Onu pour l'attention particulière qu'il ne cesse d'accorder
à la pauvreté et à la misère des peuples
les plus vulnérables dans le monde. « (.) Nous vous sommes
reconnaissants pour votre engagement sans faille pour la cause de la
paix dans le monde, engagement pour lequel vous avez reçu le
Prix Nobel de la Paix en 2003 et le Prix Pax Christi International 2004
», affirme la Cenco dans ce mémorandum. Dans ce dernier
est mise en lumière l'implication inlassable du secrétaire
général de l'Onu dans la
recherche de solution aux crises politiques de nombre de pays africains
: le Soudan, la République Centrafricaine, le Libéria,
la Sierra Leone et les pays des Grands Lacs : la RDCongo, le Burundi
et le Rwanda. « (.) Ces efforts de l'Onu en Afrique se sont étendus
dans le domaine de la santé avec le sommet de Durban, axé
sur la lutte contre le Vih/Sida », précise le mémorandum,
qui souligne la volonté de M. Kofi Annan de réaliser la
réforme de l'Onu.
©
AGENCE DIA |